Après la greffe, José Luis a pu commencer à vivre relativement normalement. Il allait en cours, sortait avec ses amis et jouait au football. Cependant, les changements hormonaux de l’adolescence ont déclenché des dérèglements dans son corps, ce qui a endommagé son rein greffé, entraînant de l’hypertension. « Mon taux de créatinine a augmenté, et mon rein a peu à peu cessé de fonctionner. Lorsqu’une hypertrophie ventriculaire gauche s’est développée à cause de l’hypertension, les médecins ont décidé d’enlever le rein et de me faire commencer un traitement par dialyse. J’ai très mal vécu cette situation ; j’avais 17 ans et je revenais d’un voyage scolaire à Grenade. C’était une grosse régression pour moi », explique José Luis. « Je me sentais bien dans mon lycée, les professeurs m’aidaient beaucoup », indique-t-il. Les jours de dialyse, ses camarades de classe lui envoyaient les cours et les devoirs à faire.
Au début, José Luis voulait être médecin comme son père. Il a commencé à suivre des études de médecine, mais cela n’a pas fonctionné pour lui. Il s’est donc dit qu’opter pour le métier d’infirmier pourrait lui apporter tout autant de satisfaction. « Je ne regrette pas du tout d’avoir choisi de devenir infirmier. J’adore mon travail. Les études de médecine sont tellement longues de toute façon, et je ne sais pas si mon nouveau rein aurait supporté », indique José Luis. Une fois ses études d’infirmier terminées en 2012, il s’est lancé dans un programme de master en dialyse et transplantation rénale en parallèle avec son poste d’infirmier remplaçant au centre de dialyse NephroCare de Valence. Le regard qu’il porte sur son travail et les patients est fascinant. Comment un infirmier qui a été sous dialyse en tant que patient envisage-t-il son travail dans un centre de dialyse ? José Luis reconnais que ce n’était pas facile au début et qu’il a dû compter sur le soutien de l’équipe du centre de dialyse pour surmonter cette difficulté. « C’était difficile car je savais parfaitement ce que ressentaient les patients dialysés. À présent, j’ai appris à ne pas penser à ma situation personnelle au travail, mais à me concentrer exclusivement sur les patients », explique-t-il.